Savagnin, Vin Jaune, Poulsard, Trousseau… voilà des noms que vous avez peut-être entendu ici et là. Mais avez-vous déjà exploré le monde des vins jurassiens ?
Le vignoble du Jura trouve ses racines au moyen-âge et acquiert vite une belle réputation, pour finalement être reconnue dans toute la France.
Toutefois, leur commercialisation ne connaîtra pas l’expansion des vins bourguignons ou bordelais… jusqu’à aujourd’hui ! Car la faible production de ces dernières années, liée à la petite taille des aires d’appellation, ainsi qu’à un vif engouement de la restauration gastronomique – en France mais aussi partout dans le monde – a crée un phénomène de rareté… et son traditionnel envol des prix, avec des bouteilles étant devenues quasi-inaccessibles auprès de certains vignerons !
Ces vins, avant tout taillés pour la table (et la garde), font le bonheur des grands restaurateurs : du traditionnel ris de veau aux morilles à la poule au Vin Jaune, en passant par les poissons de rivière ou le Comté, mais aussi la cuisine exotique… on se régale littéralement avec un savagnin (ouillé ou pas), un chardonnay du Jura, un Vin Jaune ou un Trousseau. Et le dépaysement est ga-ran-ti !
Quelles différences entre toutes ces cuvées ?
Le Vin Jaune
Issu du Savagnin, il doit avoir passé au moins 6 ans en élevage, sans « ouillage », c’est-à-dire sans remplissage systématique de son contenant (pratique commune aux autres blancs élevés en barrique, notamment en Bourgogne) : le vin est alors soumis au contact de l’air et on dit qu’il se « voile » à la surface (par un phénomène naturel de défense) contre un risque de détérioration totale. L’oxydation lente opère alors et la magie combinée de l’élément liquide et de l’air donne naissance aux arômes inimitables de ce vin : des fruits secs (noix), de la figue parfois… même des notes épicées de curry avec l’âge.
Les autres blancs : Savagnin, Chardonnay, Vin de Paille…
Le Savagnin, cépage du Vin Jaune, se boit aussi en oxydation partielle (moins de 6 ans) ou pas (c’est-à-dire « ouillé »), parfois en assemblage avec le Chardonnay. Personnellement, je lui trouve un côté rond et légèrement beurré, avec une belle puissance aromatique.
Mais vous trouverez également du Chardonnay : et ici le cépage-roi de la Bourgogne n’a parfois rien à envier à son voisin. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que certains bourguignons ont investi dans les terres jurassiennes.
Enfin, pour terminer les blancs, présentons la pépite des pépites : le Vin de Paille. En effet, après la récolte, les grappes passent plusieurs mois à sécher dans le grenier, sur de la paille. Il en résulte un précieux élixir, issus de raisins « passerrillés ». Evidemment, on en extrait une très faible quantité de jus, particulièrement concentré.
Les rouges
Eh oui, ils ont aussi des rouges plus qu’intéressants ! Aux côtés du classique Pinot Noir, vous trouverez deux autochtones :
Le Poulsard, qui donne des rouges fluides et peu colorés. Mais ne vous y trompez pas : chez les bons vignerons, ce cépages fait des merveilles avec l’âge.
Le Trousseau, plus rustique et tannique dans la jeunesse, demande à tranquillement s’épanouir en bouteille, pour « pinoter » gentiment après un peu de garde.
Les cuvées proposées par la cave
Il faut fouiner, goûter, discuter avec les vignerons… pour vous trouver des flacons de vins nature qui méritent (très souvent) le détour et récompenser un achat, qui n’est pas anodin.
En ce qui me concerne, je me suis intéressé au vins bio, élevés en biodynamie ou les vins naturels (sans intrants, ou avec très peu de soufre ajouté).
C’est pourquoi vous trouverez à la cave les cuvées du domaine de La Touraize. Héléana et André-Jean MORIN produisent à mon avis les vins du Jura parmi les plus intéressants en rapport qualité/prix.
Mais je propose également un peu de vin du domaine des Bottes Rouges (Jean-Baptiste MENIGOZ) – la cuvée Aléas 2017 – tout aussi qualitatif, mais plus rare…
Alors n’hésitez plus, venez les découvrir à la cave !